L’action de formation en situation de travail instaurée par la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel : Une nouvelle modalité de formation qui place l’entreprise au cœur du processus d’apprentissage.
Comment favoriser la compétitivité globale des entreprises et sécuriser les parcours professionnels ?
Dans une société complexe et évolutive, le travail se recompose en permanence. Les entreprises doivent s’adapter en devenant apprenantes, car le principal enjeu auquel elles sont confrontées est bel et bien celui des compétences à actualiser, à développer et à transmettre.
Depuis la fin années 90, la notion de compétence a fortement évolué : dynamique et contingente, la compétence renvoie à une intelligence situationnelle et relationnelle, au-delà du savoir-faire technique. Guy le Boterf¹ souligne sa triple dimension : individuelle, collective et institutionnelle. En effet, la compétence naît au cœur de cette triple interaction entre l’individu, le collectif de travail et l’organisation.
Ainsi, la reconnaissance de cette nouvelle modalité de formation permet de rapprocher la formation du travail, en envisageant l’action de formation dans et avec l’entreprise.
Si l’action de formation peut désormais se réaliser en situation de travail, notons tout de même qu’« apprendre à se former en situation de travail » ne va pas de soi. Il ne suffit pas de placer l’individu au sein d’une organisation pour qu’il se forme.
Une expérimentation menée par la DGEFP, le Copanef, le FPSPP et le Cnefop de 2016 à 2018 a permis d’en préciser les conditions et les contours. Ces derniers ont été repris par le décret n° 2018-1341 du 28 décembre 2018 relatif aux actions de formation et aux modalités de conventionnement des actions de développement des compétences.
Au-delà de la pertinence avérée de cette nouvelle modalité de formation (efficacité et bénéfices collatéraux ), il nous semblait important de souligner l’intelligence collective qu’elle favorise grâce au système de coopération mis en œuvre de sa conception à son évaluation finale.
L’AFEST est une action coconstruite et négociée au sein d’un groupe pluri-acteurs réunissant l’OPCO, les acteurs internes de l’entreprise, l’apprenant et un tiers facilitateur, acteur externe chargé du diagnostic, de l’ingénierie et de l’accompagnement de la démarche.
Elle prend appui sur le travail réel pour inclure sa finalité dans les moyens de sa mise en œuvre. Elle suppose une approche systémique pour appréhender les rapports entre l’Homme et l’Organisation au sein de son Environnement, question qui constitue le cœur de notre intervention depuis 1986.
¹ Guy Le Boterf est directeur de Le Boterf Conseil (France) Expert internationalement reconnu et consulté, il intervient comme conseil auprès d’entreprises, d’organisations, d’établissements de formation et de réseaux de professionnels pour les aider à mettre en place leurs projets d’investissement dans les compétences individuelles et collectives.
Références :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037367660&categorieLien=id
http://www.education-permanente.fr/public/articles/articles.php?id_revue=1752
https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/rapportfinalafest.pdf
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2018/12/28/MTRD1833743D/jo/texte
https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/synthese-rapport-afestvf.pdf